CONNARD !

Ses yeux fixaient obstinément le néant d'un regard vide.Ces sourires, ces éclats de voix, cette excitation quasi permanente, ce n'est pas moi. C'est l'image que je donne mais comme tout le reste, elle est fausse. Je ne saurais donc jamais être heureuse. C'est toujours éphémère, un coup de vent et l'ombre de mon bonheur provisoire s'envole. Hier j'étais très bien du moins je pensais l'être, cherchez l'erreur je suis tout le temps comme ça. J'ai peur d'une multitude de choses inutiles, je culpabilise aussi pour autant de raisons. Principales frayeurs: le temps, toi, moi. Coupable de se sentir mal aussi. Et inversement. J'ai pourtant passé l'âge des interrogations existentielles. Envie de tout déchirer, je voudrais lacérer ces grandes bandes de papiers qui m'enveloppent, m'étouffent, mais ça n'arrangera pas grand chose. Je déteste l'amour. J'ai l'impression d'être une gamine en affirmant cela, une gosse qui dit 'non' et qui secoue la tête, tape des pieds. Mais c'est la vérité, j'ai toujours fait passer l'amitié avant tous sentiments; je m'en retrouve juste un peu plus déçue et meurtrie surtout. Mes lèvres sont gercées. J'ai mal, j'ai froid, j'ai peur. Envie de s'enfuir quelque part entre les jamais. Je ne suis bonne qu'à me cacher encore et encore. Incapable de prendre les devants, de les affronter les yeux dans les yeux, et de savoir ce que je cherche. Tout cela n'a pas de sens. Je veux tout et son contraire.
Pour au final, n'être rien du tout.